« Les frères Lebrun » ont donné la clef de ce mystère en répondant que l’exclamation a évolué avec le temps, ce qui est le sort de tout terme dans la langue. Tout d’abord « Tcho », puis, « Tchosé » et autres variantes, expliquent-ils, ces mots viendraient de la langue chinoise : l’explication officielle vient de la chaine officielle du WTT qui explique que l’étymologie de « Cho » est en lien avec le terme chinois « balle », et « bonne balle ». D’après le commentateur de la revue, le passage de ce terme chinois à « Tchosé » en français pourrait s’expliquer par la contraction d’une expression comme : « Tcho, allez, c’est ça » à « Tcho, c’est ça » pour arriver à « tchosé », selon un principe d’économie linguistique…
Ensuite, il établit une continuité de ce terme dans son objectif. Une « bonne balle » ou un « tcho » permet bien sûr de dégager la pression dans un court moment de répit, mais il servirait également à affaiblir le moral de l’adversaire après un point victorieux. Avec cette explication, il est possible de relier ce temps fort d’une partie à l’acte performatif de la langue. Les linguistes ne seront pas tous d’accord avec ce lien, mais cela permet de comprendre un des aspects de la langue dont les locuteurs/trices n’ont pas toujours conscience.
Que signifie « une parole performative » ?
Pour donner une définition quoi de plus évident que de se référer au créateur ? L’inventeur du concept de performativité, est le philosophe et linguiste John Langford Austin, philosophe du langage, dans son livre de 1955 : « How to do things with words » (Comment faire des choses avec des mots) traduit en français par « Quand dire, c’est faire » aux éditions du Seuil. Austin a utilisé le mot performatif pour décrire une phrase qui était aussi une action ; comme prononcer les mots « J’appelle ce navire le Queen Elizabeth » tout en écrasant une bouteille contre le bateau.
Selon Austin, un verbe performatif est celui qui, dans les circonstances appropriées et utilisé de manière performative, accomplit l’acte qu’il nomme ; les verbes performatifs explicitent l’action précise qui est effectuée en émettant l’énoncé performatif. C’est un verbe dont l’énonciation constitue simultanément l’action qu’il exprime.
La parole performative
Ce terme provenant d’un auteur anglophone, il convient d’accorder à « performatif » la signification anglaise de « to perform », c’est-à-dire : effectuer, réaliser /rendre réel.
La performativité est le fait, pour un signe linguistique (énoncé, phrase, verbe, etc.) de réaliser lui-même ce qu’il énonce ; on dit alors que le signe est « performatif ». Le fait d’utiliser un de ces signes fait advenir une réalité.
Comment reconnaitre un énoncé performatif ?
Un énoncé « performatif » se distingue d’un énoncé « constatif » en ce qu’il n’est pas évaluable en fonction de sa vérité ou de sa fausseté. Il n’est précisément ni vrai ni faux, puisqu’il ne relève pas de l’ordre de la connaissance mais de l’ordre de la pratique : il accomplit quelque chose.
Quels sont les mots performatifs ?
Ces mots sont le plus souvent des verbes puisqu’ils « accomplissent une action ». Par exemple, jurer (de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité), promettre (de faire quelque chose, de dire…), baptiser (un enfant, un bateau…), prendre pour époux/se, proclamer (la séance ouverte, l’ouverture des jeux olympiques …), déclarer (unis par le mariage…), ordonner (un prêtre…), pardonner (une offense), nommer (chevalier de la légion d’honneur…), proposer, conseiller…
Des diverses fonctions de la langue, il existe donc celle qui remplace une action à venir : c’est la fonction performative.