Lorsqu’il est question de sociologie, ici, cela signifie que la majuscule, dans la langue française, revêt une sorte de « reconnaissance » de ce dont on parle. Que les villes soient honorées par cette graphie majuscule, pourquoi pas ? Que serait PARIS sans cet ornement ? Des paris ! Mais alors, pourquoi pas une majuscule à « mon mari » ? Si l’on prend au mot (!) la définition, c’est certainement un être unique, mais tout comme « femme, époux, épouse », il n’a pas droit à l’honneur de la majuscule.
Qu’en est-il des prénoms ? Ces termes gardent-ils leur majuscule de façon immuable ? Peut-on au moins être certain de cela ? Que nenni ! Regardons quelques exemples de plus près. Nous constatons que certains noms comme « guillaume, solen, véronique, mélusine, etc. » peuvent s’écrire avec ou sans majuscule… Doivent-ils être considérés comme des noms propres ou comme des noms communs ?
Voici une liste non exhaustive de ces noms/prénoms :
- Un guillaume est un outil de travail pour le menuisier, une sorte de rabot à fer latéral.
- Un solen également dénommé « un couteau ». On peut le trouver sur les plages et les enfants s’amusent à le « récolter » grâce au sel comme appât.
- Une véronique, genre de plantes herbacées, annuelles ou pérennes dont il existe plus de deux cents espèces.
- Une mélusine désigne un meuble avec soit des armoiries de sirène, un peigne ou un miroir à la main.
- Une carole, danse festive et populaire, très répandue au Moyen-Âge, ancêtre de la farandole.
- Une charlotte, bien connue des gourmand.es, est un gâteau à base de biscuits à la cuiller ou de boudoirs mais ce peut également désigner une variété de pommes de terre, un entremets ou une coiffure qui protège la coiffure dans certains métiers voire – si elle est imperméable – un bonnet pour prendre une douche.
- Une maryse, instrument de cuisine, sorte de spatule en caoutchouc ou silicone pour racler le fond des récipients.
- Une agnès s’utilise pour désigner une jeune fille timide.
- Un françois s’emploie dans le vocabulaire vinicole, puisque c’est le nom d’un cépage synonyme du bachet (croisement entre le Gouais blanc et le Pinot).
- Une thérèse pouvait désigner une espèce de capuchon, porté par les femmes. « Une coiffure à la thérèse ».
- Un christophe est un juron québécois, un sacre, qui est une version atténuée de Christ.
- Un martin nom vernaculaire qui désigne une sorte d’oiseau avec beaucoup de variantes comme : un martin-pêcheur, un martin triste, un martin piqueur…
- Une laure est un lieu de culte, type monastère de l’église orthodoxe d’Orient.
- Une julienne se compose de légumes découpés en filaments plus ou moins gros. Ce peut également, par métonymie, être le potage fait avec plusieurs sortes d’herbes et de légumes coupés menu.
- …
- Sans oublier d’autres prénoms qui désignent également :
– des fleurs ou des fruits : marguerite, violette,anémone, azalée,rose (Rosalie, Rosine), astrée, clémentine, églantine, garance, gentiane, lilas, hyacinthe, marjolaine, narcisse, olive, pomme, saule, etc.
– des pierres précieuses : agathe, ambre, cornaline, rubis (Ruby), perle, jade, béryl, Esméralda (vient d’émeraude)…
En conclusion, il est possible de considérer l’obligation de la majuscule comme une marque de respect sociétale. Cet aspect de l’orthographe française reste difficile à appliquer lorsqu’on n’est pas coutumier de ladite société, soit parce que l’on n’a pas l’expérience de l’âge qui permet de repérer les noms dits propres des autres mots, soit parce que l’on est étranger et que cette subtilité orthographique n’est sans doute pas la première règle de l’orthographe du français dont on s’enquiert…