Réponse :
Et pour cause. Les USA n’ont aucune langue officielle qui aurait été adoptée et qui serait présente dans la constitution, tout comme c’est le cas dans la Constitution française qui mentionne : article 2 : « La langue de la République est le français… ». Le Parlement y a adjoint les langues de France et les insérées dans la Constitution, le 21 juillet 2008, article 75-1. Ces dernières – comme le français – se retrouvent dans la DGLFLF : « Délégation Générale de La Langue Française et des Langues de France ».
En ce qui concerne la situation aux USA, ces derniers n’ont – en réalité – pas de langue officielle au niveau fédéral. L’anglais n’a jamais été déclaré officiellement comme telle. Historiquement, les Pères fondateurs ont souhaité instaurer un gouvernement tolérant et ouvert à la diversité, y compris sur le plan linguistique. L’anglais s’est, de fait, imposé comme langue de communication, principalement pour des raisons tenant à l’histoire de la colonisation britannique, mais aucune démarche officielle n’a été entreprise pour en faire la langue unique. Cette absence de langue officielle reflète le multiculturalisme des États-Unis, où cohabitent de nombreuses communautés ethniques et culturelles.
Les colons britanniques ont imité nos ancêtres colonisateurs et ont apporté avec eux l’anglais en Amérique du Nord, comme les Romains l’ont fait bien des siècles auparavant avec la langue latine en Europe.
Cependant, l’anglais est déclaré la langue officielle dans 32 états sur 50, (51, si l’on compte Porto Rico ancienne colonie espagnole, devenue territoire américain à la suite du traité de Paris signé entre les États-Unis et l’Espagne en 1898, voire 52 avec l’Alaska qui n’a pas le titre d’état américain). C’est également la langue utilisée par le gouvernement. Certains états ont ajouté une deuxième langue officielle : par exemple, l’hawaïen à Hawaï, quelques langues indigènes en Alaska, l’espagnol à Porto Rico, le chamorro à Guam…
L’anglo-américain, est la langue véhiculaire dans les cinquante États et dans tous les territoires sauf Porto Rico. C’est également la langue d’enseignement dès la maternelle et reste un cours obligatoire jusqu’à la première année universitaire.
L’épisode colonial a donc créé un monde anglophone en répandant l’usage de l’anglais mais n’a jamais inscrit quelque langue que ce soit comme langue officielle des États-Unis, en raison de la diversité culturelle et linguistique qui caractérise le pays depuis sa fondation. Ce pays a été construit par les émigrant·es venu·es du monde qui ont apporté avec eux leurs langues et leurs traditions. Pour les bâtisseurs et les bâtisseuses de cet empire, imposer une langue unique aurait été perçu comme contraire aux valeurs de liberté et d’égalité inscrites dans la Constitution américaine. Actuellement, la question de la langue officielle est devenue un sujet politique sensible, car il n’est guère envisageable ( ?) de déclarer l’anglo-américain comme telle : cela pourrait être interprété comme une mesure d’exclusion à l’encontre des communautés hispanophones, francophones et d’autres groupes linguistiques présents sur le territoire américain.