Un rapport récent sur le sujet a été demandé par l’Union Nationale des Associations Familiales qui a concerné plus de 2000 familles représentatives de la répartition sociale en France.

Les conclusions montrent qu’en moyenne, un enfant de moins de deux ans reste 1 heure 20 par jour devant un écran, durée à laquelle il faut ajouter environ 40 minutes sur un smartphone… Pour les enfants de moins de 3 ans, cela représente environ 20% de leur temps d’éveil, durant lesquels l’enfant ne sera pas en interaction avec le monde qui l’entoure, ni avec les personnes qui peuplent son univers. Or, il a été démontré que, dès sa naissance, l’enfant ressent un besoin fondamental, vital, d’interaction sociale qui assureront plus tard la stabilisation des relations humaines.

Par exemple, faire appel à sa figure de référence, d’attachement, lui permettra, dans sa vie future à surmonter les moments d’insécurité qu’il éprouvera et lui permettra de ressentir une certaine sérénité face aux angoisses ressenties.

Les psychologues ont montré que le tout petit se sent sécure quand il passe quelque 12 heures en contact avec sa mère. C’est ce que – dans beaucoup de pays – permet le congé maternité et que certains peuples d’Afrique, par exemple, ont bien compris puisqu’on peut y observer les enfants systématiquement en contact physique avec leur mère. On sait que Boris Cyrulnic a démontré que le contact visuel est primordial pour le jeune enfant et que beaucoup  d’émotions, de demandes, de compréhension utilisent ce canal au début de la vie.

Si l’écran vient s’interposer entre lui et sa mère, il se crée une mise à distance entre les deux protagonistes et « la maman » (ce peut être une autre figure de référence, père, nounou etc.), se trouve alors moins réceptif.tive aux manifestations de son bébé : gestuelle, mimiques… On peut remarquer également que les notifications d’appels, voire les appels auxquels l’adulte répond viennent couper la relation établie, sans que le bébé n’en comprenne la raison ! (Il est possible de se référer à une expérience (bien cruelle) de TRONIC intitulée « le visage impassible » ou « still face ». Il s’avère bien difficile pour le petit de comprendre l’alternance des moments de fusions et l’indifférence subite qu’il constate.)

« L’enfant réclame d’être en liaison avec sa mère, il est en recherche constate d’interaction et c’est ce dont il a besoin pour se familiariser avec le monde qui l’entoure. » Sabine DUFFLOT

Dès la naissance, il utilise ses cinq sens et éprouve le besoin de partager ses découvertes avec son entourage. 

Quels impacts ces interactions avec les écrans peuvent-ils avoir sur l’apprentissage de la langue maternelle du jeune enfant ? Ce sujet sera abordé la semaine prochaine, sur le même canal…